Je partage avec vous mes dernières réflexions. Vos commentaires et apports sont les bienvenus. Bonne lecture !

« Bons » ou « méchants » :
réflexion poétique sur notre état « naturel » !

Ambivalence lunaire

Charmée de son lisse reflet à la surface de l’étang,
La lune semble se mirer en souriant.

Avec apprêt elle se répand, Et nourrit les ténèbres de son lumineux présent.

À ceux que cette lumière fascine,
L’illusion sans cesse renouvelée,
D’un idéal toujours inaccessible,
Puisqu’au Soleil emprunté.

A ceux que cette lumière éclaire,
Des pas plus assurés,
Pour une traversée du désert
Empreinte d’humilité.

Célébrer le reflet lunaire,
C’est reconnaître l’humanité,
Qui, porteuse de lumière,
À l’ambivalence pourtant,
reste attachée.

Célébrer le reflet lunaire,
C’est cultiver la félicité,
Qui, de ses joyeux repaires,
Ouvre à plus de lucidité.

Telle la lune dans un ciel obscur,
Sur nous, laissons le Soleil refléter,
Si l’ombre nous habite par nature,
C’est notre lumière que la vie vient révéler.
Face lumineuse et face cachée.

Alex Febo (inspiré de la lecture des travaux de C.G. Jung et de mes expériences de la vie).

Reflet de lune

Les formations comportementales visant à gérer les conflits, stimuler l’intelligence émotionnelle, développer son assertivité… motivent souvent chez les participants des remarques du type : « on ne vit pas chez les bisounours », « l’homme est un loup pour l’homme »… Le débat sur « l’état de nature » a fait couler beaucoup d’encre dans l’histoire de la philosophie : L’humain est-il intrinsèquement bon ou méchant ?

D’ailleurs, si on en veut pour preuve le succès des tragédies de Shakespeare, ou plus récemment de séries comme Game of Thrones, Peaky Blinders, et tant d’autres, c’est que ce débat exerce une forme de fascination.

Si Platon voyait dans le soleil une métaphore du bien qui éclaire nos actions et notre existence, la question sur « l’état de nature » oppose traditionnellement deux réponses antagonistes. Celle de Thomas Hobbes, tout d’abord, pour qui l’homme est intrinsèquement mauvais et a besoin des régulations extérieures qu’apporte la civilisation. Celle de Jean-Jacques Rousseau, ensuite, pour qui la nature intrinsèquement bonne de l’être humain est pervertie par la propriété.

Soit-dit en passant, ce débat éclaire pourquoi les approches comportementales (bien qu’essentielles et dotées d’indiscutables vertus) ne peuvent suffire à résoudre l’équation qu’impose cette ambivalence ontologique. En effet, pour aller vraiment vers la partie la plus « lumineuse » de notre personnalité, la plus accueillante pour autrui, celle qui autorise la sollicitude, l’empathie, le sentiment amoureux, celle qui nourrit l’estime de soi…, il nous faut explorer notre « ombre » et ce faisant, rencontrer nos peurs, nos amertumes, nos mesquineries, nos étroitesses d’esprit et leur lot de motivations sous-jacentes. C’est un travail constant, jamais acquis qui oblige à la nuance et que les « recettes comportementales » de certains vendeurs de bonheur passent parfois sous silence.

C’est de poser un jalon sur ce chemin vers soi, vers vous-même, que Dasz Panda (artiste plasticien) et moi, vous proposons lors du week-end « Ombre, masque et création ». Il reste des places…